Les Mondes de Clèm: interview
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mardi 26 avril 2016

Quelle différences entre la littérature "jeunesse" et celle "pour adultes" ?

Dans le cadre de l'écriture d'un essai sur la littérature jeunesse, j'ai demandé à plusieurs personnes leur point de vue sur la question suivante. 

Comment ressentez-vous la "différence" ou "frontière" entre la littérature dite "jeunesse" et celle dite "pour adultes" ?

Auteurs et éditeur ont accepté de répondre à cette question ! Je remercie énormément Cat Clarke, Cathy Ytak, Clémentine Beauvais, Florence Hinckel et Tibo Bérard. Voici donc leurs réponses, par ordre alphabétique de prénom car je ne souhaite pas les classer. (Retrouvez aussi en cliquant ici les résultats du sondage sur la littérature jeunesse et les blogueurs.) 

Et vous, que pensez vous de cette "frontière" ?

La réponse de Cat Clarke, auteure de Revanche et A Kiss In The Dark (entre autres)

In English: For me the difference between a book for children and young adults, and one for adults, is the point of view. An adult book can have a child main character, but usually the action is being narrated from a point in the future, when the child has grown up. There is also usually a certain sense of 'knowing' to the point of view. Another common difference is that children's and YA books have to move at a faster pace. The reader has less patience for a slow build-up, or for pages and pages of description. Of course, there are always exceptions, and rules are made to be broken!

En Français : Pour moi, la différence entre un roman jeunesse, young-adult ou bien un pour adultes, est le point de vue. Un roman pour adultes peut avoir un enfant en personnage principal, mais l'action est souvent narrée d'un point de vue futur, quand l'enfant a grandi. Il y a aussi une certaine impression de "complicité" avec le narrateur. Une autre différence est que les livres jeunesse et YA se doivent d'avoir un rythme plus soutenu. Le lecteur a moins de patience pour une intrigue lentement construite ou bien pour des pages et des pages de descriptions. Bien évidemment il y a toujours des exceptions et les règles sont faites pour être contournées !

La réponse de Cathy Ytak, auteure de Pas Couché et 50 minutes avec toi (entre autres)

Pour moi, il y a deux choses assez différentes.
La littérature vraiment "jeunesse" (qui s'adresse à des enfants jusqu'à douze, treize ans environ), et la littérature ados (qui est néanmoins toujours étiqueté "Jeunesse").
La frontière est très floue entre littérature pour ados et littérature pour adultes, et ce sont les éditeurs qui la font.
Pour moi, cette frontière n'existe pas. J'écris exactement de la même manière pour des ados et pour des adultes…

Alors, donc... la différence entre la littérature jeunesse (moins de 13 ans environ) et la littérature adulte :
Il y a, je pense, de la part du grand public, une vraie méconnaissance de cette littérature, et encore beaucoup de condescendance (voire un peu de mépris !).
On entend parfois dire "c'est facile d'écrire pour les enfants"… Or je pense que c'est le contraire. Cela demande beaucoup de rigueur et d'attention. Et, non, ce n'est pas "facile".
Il y a dans la littérature jeunesse de vrais trésors qui peuvent entraîner les adultes très loin...

La couverture médiatique de la littérature jeunesse est aussi très réduite, par rapport à la littérature adulte. Pas de magazines grand public sur la littérature jeunesse, par exemple. Quelques rares émissions de radio, pas d'émissions de télévision…
La littérature jeunesse est le secteur littéraire qui marche le mieux… et c'est celui dont on parle moins !
Le seul point positif de ce désintérêt de la presse en général pour la littérature jeunesse, c'est qu'elle est, de fait, moins soumise à des effets de mode.

La réponse de Clémentine Beauvais, auteure de Les Petites Reines (entre autres)

Personnellement, je trouve qu'il y a une frontière assez intéressante, et qui n'a pas toujours existé, entre littérature 'pour enfants' et pour adultes. Cette frontière, c'est celle d'un certain absolu ou d'un certain sens de la nécessité ou de l'universel. En littérature adulte, on a abandonné depuis la deuxième moitié du 20e siècle le sens de l'absolu qui habitait le roman depuis sa création (au 17e siècle). Le roman adulte contemporain est marqué par une sorte de relativisme, il y a peu de discussions de valeurs, d'universels, de questions de vie et de mort. Il y est beaucoup question de considérations personnelles et psychologiques d'individus. Le roman jeunesse, au contraire, présente des situations empreintes d'un vrai sens de l'absolu. Il est question souvent de conflits très importants, d'amour fou, de mort et de force d'existence, de valeurs qui existent au delà des individus. Je pense que c'est aussi ce qui explique qu'un certain nombre de livres qui auraient autrefois été publiés en adulte (en 'normal', en fait), sont publiés en jeunesse. C'est quand ils transmettent cette impression d'absolu, de 'grandes questions'.

La réponse de Florence Hinckel, auteure de L'été où je suis né, Quatre Filles et Quatre Garçons, #Bleue et U4 : Yannis (entre autres)

Vaste débat, chère Clèm ! Dans la littérature pour la jeunesse, il faut distinguer les romans à destination des enfants et ceux à destination des adolescents. Dans les premiers, il y a une attention particulière au langage pour qu'il soit accessible à des premiers lecteurs (avec quand même quelques mots à chercher dans le dico !), il faut aussi veiller à ne pas trop tordre la linéarité de l'histoire, qui les perdrait. Pour les ados ou les jeunes adultes, on est totalement libres dans ces domaines-là. Et du coup la frontière avec la littérature dite générale est très floue, voire elle n'a aucune raison d'être, la plupart du temps ! On peut juste relever cette constante : souvent les héros sont des ados ou des jeunes adultes. Et les genres dits mineurs en littérature générale sont très bien représentés en jeunesse et appréciés à la même hauteur que les récits "plus nobles" proches de la littérature blanche : SF, fantastique, policier. La liberté est beaucoup plus grande pour l'écrivain, et le choix plus vaste pour le lecteur ! Sinon, un bon roman, qu'il soit publié en jeunesse ou en litté générale (qui ne sont peut-être que des sectorisations marketing), c'est un roman universel, qui peut plaire à tous les âges.

La réponse de Tibo Bérard, éditeur chez Sarbacane, directeur des collections Pépix et Exprim (retranscription d'un appel téléphonique)

Il y a deux réponses différentes en fonction des collections dont je m'occupe.

Il y a la collection Pépix, pour des romans d'enfance, qui a un lectorat clairement ciblé : les 8-12 ans. C'est vraiment autre chose que la littérature adulte. Celle-ci est pensée pour les enfants et on se concentre sur les deux dynamiques de la collection : l'humour et l'aventure. On propose donc des romans pensés pour cet âge là. C'est un petit peu sur des critères de difficulté, d'accessibilité de lecture. Si on s'adresse aux enfants, on fait attention de proposer des structures syntaxiques riches mais accessibles à tous. Nous sommes là pour accompagner un enfant qui commence à lire tout seul, à 7-8 ans, et qui devient vraiment autonome à 9-10 ans. J'aime bien l'idée de ne pas les prendre pour des idiots. Il y a plein de choses différentes : des propositions subordonnées, des inversions de sujet, des phrases nominales... Dans ces propositions de romans d'enfance, est-ce qu'on s'interdit des sujets, ce n'est pas vraiment le mot. C'est plutôt qu'il y a des sujets qui ne concernent pas encore les enfants, ou du moins des façons de les traiter qui ne les concernent pas encore. Par exemple, on va faire un Pépix prochainement, qui parle de la situation des migrants. On peut donc leur parler de tout, mais faire le récit d'un corps déchiqueté ça n'a pas beaucoup d'intérêt pour un enfant. Donc pour toute cette sphère là, lorsqu'on est dans le roman d'enfance, il y a des différences avec la littérature adulte assez marquées. On se concentre sur le plaisir de la narration, on fait quand même un travail d'accessibilité au texte, question qui ne se pose pas trop en littérature générale. Encore que, quand on voit certains gros succès de librairie... D'ailleurs, Marc Levy le dit, il travaille à clarifier ses phrases le plus possible. En revanche même dans le cadre d'une littérature jeunesse pensée comme ça, je ne vois pas pourquoi elle serait hiérarchisée. Je ne vois pas pourquoi elle serait en dessous de la littérature générale. Ces romans là d'enfance sont plus joyeux, plus faciles d'accès, souvent plus courts, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont moins bons. C'est aussi le fruit d'un travail littéraire.

En revanche quand on parle de roman ado-adulte, c'est une toute autre question. Très clairement, pour moi il n'y a pas de différence de niveau de lecture ou encore d'ambition littéraire. Je trouve que les romans que je publie dans ma collection rivalisent sans aucun problème avec les romans qui peuvent paraître lors de la rentrée littéraire française. La différence si elle se fait, n'est donc pas là. En fait, elle ne se fait pas sur le public. Personnellement, je ne parle pas de romans ados ni de romans jeunes adultes, je parle de romans ados-adultes. Il s'agit de romans qui touchent autant les adultes que les ados. Ce qu'il y a c'est une attention portée à l'énergie de l'adolescence. La différence pour moi est une question d'énergie, de rythme narratif. Il y a souvent des romans qui sont plus tournés vers la narration "à l'Américaine", c'est à dire qu'on fait passer la narration en premier lieu et on en dégage un propos problématique ou des thématiques en deuxième lieu. Au contraire, la littérature classique française a plutôt tendance à faire l'inverse, à être une littérature cérébrale qui part d'un thème en mettant en jeu, pour l'exploration de ce thème, un style. Et la narration vient en troisième plan. Par exemple "Réparer les vivants" (Maylis de Kerangal) est typique : thématique centrale, un style déployé autour de cette thématique et ensuite en dernier plan une intrigue qui ne tient pas sur grand chose. Côté ado-adulte, on va plus privilégier des récits forts, des personnages, des scènes dialoguées, un sens de la narration, un enjeu narratif. À mon sens le style vient en deuxième lieu et le sujet en dernier. Ça se joue surtout là, c'est-à-dire quelque chose d'assez décomplexé par rapport au propos. Je pense que c'est une littérature qui se veut moins cérébrale, plus créative et récréative. Mais qui pourrait très très bien atterrir sur les tables de littérature générale. Il n'y a aucun inconvénient à ce que ça se fasse, si ce n'est que je trouve que c'est bien de marquer l'attention portée aux jeunes. De toute façon, c'est une approche qui est aussi commerciale. « Soit on entre dans les livres par la littérature générale, soit on rentre par l'ado-adulte parce qu'on estime que c'est plus fun, pour le dire simplement. C'est souvent plus joyeux, plus festif et je trouve que c'est un genre qui s'offre plus de libertés dans la narration.

jeudi 21 avril 2016

À la rencontre de Lucie Pierrat-Pajot...

Les Mystères de Larispem
© Claire Jachymiak


Pour la deuxième fois, les éditions Gallimard Jeunesse ont organisé un concours, permettant à un auteur n'ayant jamais été publié d'avoir cette chance. Après La Passe-Miroir de Christelle Dabos en 2013, c'est Lucie Pierrat-Pajot qui a remporté ce concours. Les Mystères de Larispem est donc en librairie depuis quelques semaines. Roman plein d'aventures à l'univers extraordinaire, il est à découvrir dès que possible. (Cliquez ici pour lire mon avis complet !)

LARISPEM
1899,
Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, trois destins se croisent... Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l'apprentie louchébem et Nathanaël, l'orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l'ombre d'une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ?

Lucie Pierrat-Pajot a accepté de répondre à quelques questions pour le blog, un très grand merci à elle ! Partons à sa rencontre, entre deux ruelles de Larispem...

Qu'est-ce qui vous a poussée à placer Larispem à ce moment de l'Histoire, pourquoi la Commune en 1871 ?

Je voulais une uchronie, je voulais une ambiance un peu steampunk et mon point de départ c'était l'argot des bouchers. Paris au XIXème s'est donc imposé de lui-même. Il me restait à trouver un point historique important dont la modification aurait entraîné un changement profond. La Commune était la candidate idéale...

En écrivant, saviez-vous dès le départ ce qui allait se passer par la suite dans le roman ? Et connaissez-vous déjà le dénouement de toute l'histoire ?

Ma façon d'écrire tiens pas mal de la broderie. J'ai un canevas, j'ai une idée générale et certaines scènes importantes. A partir de là, je brode ! Une idée en engendre une autre et l'histoire se dessine devant mes yeux. Du coup, le dénouement est très flou. Je sais à peu près où je vais emmener mes lecteurs mais comment vais-je nouer les fils de mon récit ? Lystèrmuche !

Les Mystères De Larispem est votre premier roman publié, est-ce aussi le premier que vous écrivez ?

Oh que non ! D'après mes calculs, et en comptant les romans un peu (beaucoup) pourris écrits entre 12 et 20 ans, celui-ci doit être le sixième.

Pour quelle raison avez-vous choisi d'écrire pour la jeunesse ? Est-ce un choix personnel ou bien avez-vous décidé cela car l'occasion se présentait, grâce au concours de Gallimard ?

J'écris ce que j'aime, ce que j'ai envie d'écrire et il se trouve que le plus souvent ça correspond à des romans jeunesse. Peut-être qu'un jour j'aurais envie d'une histoire qui ne peut être que de la littérature "adulte", on verra...

Êtes-vous une grande lectrice, et si oui quels sont les romans qui vous ont poussée à vouloir écrire ?

Je suis une lectrice perpétuellement affamée. Je lis vite et je lis beaucoup. Surtout de la littérature jeunesse encore une fois, mais aussi des BD et de la non-fiction (pas mal de vulgarisation scientifique, c'est un terrain d'inspiration hyper fertile !). J'aurais du mal à citer des romans qui m'aient poussé à écrire. Étant de nature créative, j'ai simplement fini par avoir envie de fabriquer mes propres histoires, de devenir moi aussi auteur.

Avez-vous commencé à écrire la suite, et savez-vous pour l'instant combien de tomes comportera la série ?

La suite est déjà commencée, en effet. J'essaie d'écrire un peu tous les jours, ça avance donc, lentement mais à peu près sûrement ! A priori il devrait y avoir trois tomes.

Comment avez-vous appris que vous aviez gagné le premier prix du concours premier roman Gallimard Jeunesse et quelle a été votre réaction ?

J'ai d'abord su que j'étais dans le trio retenu après la lecture de tous les manuscrits envoyés. Ensuite, une dizaine de jours plus tard, celle qui allait devenir mon éditrice m'a appelé pour me dire que j'avais décroché le Graal de l'aspirant écrivain ! Le prix et avec lui mon ticket pour l'édition. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à réaliser. C'était quelque chose que j'avais tellement imaginé que j'ai eu un mal fou à me dire que oui, c'était pour de vrai !

Merci encore pour ces réponses ! 

Et vous, que faites-vous encore sur internet ? Qu'attendez-vous pour découvrir Larispem et ses secrets ? 

samedi 27 septembre 2014

Interview d'Ava Dellaira

 

Merci beaucoup à la très gentille Ava Dellaira d'avoir répondu à mes questions à props de Love Letters to the Dead. C'est un livre que j'ai énormément apprécié et j'avais envie d'en savoir plus Bonne lecture ! 

Pourquoi avez-vous choisi d'écrire votre livre sous la forme de lettres à des personnes décédées et pourquoi à celles-ci en particulier ?
La culture populaire m'intéresse, ainsi que la façon dont elle peut créer un moyen de comprendre quelqu'un et sa propre histoire, à travers quelque chose qui semble beaucoup plus grand. J'ai choisi que Laurel écrive des lettres à des icônes populaires décédées alors qu'elle effectue son deuil personnel, car je pense que les lettres manifestent une volonté de s'ouvrir sur l'extérieur – un besoin de se connecter au monde, même si tu ne sais pas entièrement comment, pour le moment. Une lettre est adressée à quelqu'un, et peu importe si la lettre est reçue ou non, il y a un espoir inhérent au fait de l'écrire, une croyance que tu pourrais être entendu(e). Cela semblait approprié à Laurel, qui, malgré certaines émotions qu'elle réprime au début, veut très profondément établir des connections.
J'ai grandi en aimant beaucoup des personnes auxquelles Laurel écrit et j'en ai découvert d'autres en recherchant et écrivant le livre. Mais chaque célébrité a été choisie très soigneusement pour la façon dont le personnage de Laurel se connecte à leurs luttes et triomphes personnels..

À quel point vos personnages vous ressemblent-ils et auquel ressemblez-vous le plus ?
Je me sens (ce n'est pas une surprise !) plus particulièrement connectée à Laurel. Cependant, il y a des petits bouts de moi et de ceux que j'aime dans tous les personnages. Le livre relève de la fiction, mais  je me suis appuyée sur certains de mes propres souvenirs de mes jeunes années pendant que j'écrivais l'histoire, et beaucoup des personnages étaient originellement inspirés par mes propres amis et ma famille. Mais, l'histoire progressant, les personnages sont devenus des personnes à part entière.

C'est votre premier livre, il a été traduit dans différentes langues et est très apprécié. Vous attendiez-vous à ce succès ?
Pas vraiment ! Au début quand j'écrivais le livre, je ne savais même pas si qui que ce soit d'autre que moi le lirait un jour. Chaque fois que je reçois un message d'un lecteur qui me dit qu'il s'est reconnu dans l'histoire, je me sens profondément reconnaissante. C'est vraiment fantastique – plus que je ne pourrais jamais l'exprimer – de savoir que des gens aux quatre coins du monde sont connectés avec mon livre.

Comment se déroule l'écriture du scénario pour l'adaptation cinématographique du livre et vous a-t-on demandé de l'écrire ?
Oui, on m'a en effet demandé d'écrire le scénario, et jusqu'ici ç'a été une merveilleuse expérience. Je me sens incroyablement chanceuse d'avoir l'opportunité de revisiter les personnages, et de raconter la même histoire grâce à un support différent. Bien qu'il y ait évidemment des changements nécessaires dans l'adaptation du livre au film, le coeur de l'histoire est conservé.

Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Je suis dans l'attente de commencer mon deuxième livre !


– Merci beaucoup à Vavi qui a volontairement aidé à la traduction ! –

Interview with Ava Dellaira

 

Thank you so much to the very kind Ava Dellaira for answering my questions about Love Letters to the Dead. I really liked her book and I wanted to know more about it Enjoy! 

Why did you choose to write your book in the form of letters to dead people and why to these people?
I’m interested in popular culture, and the way it can create a sense of belonging or a means of understanding oneself and one’s own story through something that feels much bigger. I chose to have Laurel write letters to deceased popular icons as she processes her own personal grief, because, I think, letters signal an outward reaching – a wanting to connect with the world, even if you don’t fully know how yet. A letter is addressed to someone, and whether the letter is ever received or not, there is a hope inherent in writing it, a belief that you could be heard. This felt appropriate for Laurel, who, despite some of the emotions she represses at first, wants very deeply to make connections.

I grew up loving many of the people to whom Laurel writes, and others I discovered in the course of researching and writing the book. But each of the celebrities was carefully chosen for the way in which Laurel’s character connects to their particular struggles and triumphs.

To to what extent do your characters resemble you, and which one are you most like?
I feel (unsurprisingly!) most connected to Laurel. However, there are little pieces of me and of the people I love in all of the characters. The book is fiction, but I drew upon some of my own memories of growing up while writing the story, and many of the characters were originally inspired by some of my own friends and family. But, as the story evolved, the characters grew into their own people.

It's your first book, it has been translated in different languages and is really liked. Did you expect this kind of success?
Hardly! When I was first writing the book, I didn’t know if anyone else would ever read it. Every time I get a message from a reader who says they responded to the story, I feel profoundly grateful. It’s really amazing—more so than I even have words for--to know that people in different parts of the world are connecting with it.

How does writing the screenplay based on your own book take place, and were you asked to write it?
Yes, I was asked to write the screenplay and thus far it’s been a wonderful experience. I feel incredibly lucky to have the opportunity to revisit the characters, and to tell the story in a different medium. While of course there are necessary changes in the translation from book to film, the heart of the story stays.

What are your writing projects for the future?

Looking forward to staring on my second book!