Les Mondes de Clèm: Ava Dellaira
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samedi 27 septembre 2014

Interview d'Ava Dellaira

 

Merci beaucoup à la très gentille Ava Dellaira d'avoir répondu à mes questions à props de Love Letters to the Dead. C'est un livre que j'ai énormément apprécié et j'avais envie d'en savoir plus Bonne lecture ! 

Pourquoi avez-vous choisi d'écrire votre livre sous la forme de lettres à des personnes décédées et pourquoi à celles-ci en particulier ?
La culture populaire m'intéresse, ainsi que la façon dont elle peut créer un moyen de comprendre quelqu'un et sa propre histoire, à travers quelque chose qui semble beaucoup plus grand. J'ai choisi que Laurel écrive des lettres à des icônes populaires décédées alors qu'elle effectue son deuil personnel, car je pense que les lettres manifestent une volonté de s'ouvrir sur l'extérieur – un besoin de se connecter au monde, même si tu ne sais pas entièrement comment, pour le moment. Une lettre est adressée à quelqu'un, et peu importe si la lettre est reçue ou non, il y a un espoir inhérent au fait de l'écrire, une croyance que tu pourrais être entendu(e). Cela semblait approprié à Laurel, qui, malgré certaines émotions qu'elle réprime au début, veut très profondément établir des connections.
J'ai grandi en aimant beaucoup des personnes auxquelles Laurel écrit et j'en ai découvert d'autres en recherchant et écrivant le livre. Mais chaque célébrité a été choisie très soigneusement pour la façon dont le personnage de Laurel se connecte à leurs luttes et triomphes personnels..

À quel point vos personnages vous ressemblent-ils et auquel ressemblez-vous le plus ?
Je me sens (ce n'est pas une surprise !) plus particulièrement connectée à Laurel. Cependant, il y a des petits bouts de moi et de ceux que j'aime dans tous les personnages. Le livre relève de la fiction, mais  je me suis appuyée sur certains de mes propres souvenirs de mes jeunes années pendant que j'écrivais l'histoire, et beaucoup des personnages étaient originellement inspirés par mes propres amis et ma famille. Mais, l'histoire progressant, les personnages sont devenus des personnes à part entière.

C'est votre premier livre, il a été traduit dans différentes langues et est très apprécié. Vous attendiez-vous à ce succès ?
Pas vraiment ! Au début quand j'écrivais le livre, je ne savais même pas si qui que ce soit d'autre que moi le lirait un jour. Chaque fois que je reçois un message d'un lecteur qui me dit qu'il s'est reconnu dans l'histoire, je me sens profondément reconnaissante. C'est vraiment fantastique – plus que je ne pourrais jamais l'exprimer – de savoir que des gens aux quatre coins du monde sont connectés avec mon livre.

Comment se déroule l'écriture du scénario pour l'adaptation cinématographique du livre et vous a-t-on demandé de l'écrire ?
Oui, on m'a en effet demandé d'écrire le scénario, et jusqu'ici ç'a été une merveilleuse expérience. Je me sens incroyablement chanceuse d'avoir l'opportunité de revisiter les personnages, et de raconter la même histoire grâce à un support différent. Bien qu'il y ait évidemment des changements nécessaires dans l'adaptation du livre au film, le coeur de l'histoire est conservé.

Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Je suis dans l'attente de commencer mon deuxième livre !


– Merci beaucoup à Vavi qui a volontairement aidé à la traduction ! –

Interview with Ava Dellaira

 

Thank you so much to the very kind Ava Dellaira for answering my questions about Love Letters to the Dead. I really liked her book and I wanted to know more about it Enjoy! 

Why did you choose to write your book in the form of letters to dead people and why to these people?
I’m interested in popular culture, and the way it can create a sense of belonging or a means of understanding oneself and one’s own story through something that feels much bigger. I chose to have Laurel write letters to deceased popular icons as she processes her own personal grief, because, I think, letters signal an outward reaching – a wanting to connect with the world, even if you don’t fully know how yet. A letter is addressed to someone, and whether the letter is ever received or not, there is a hope inherent in writing it, a belief that you could be heard. This felt appropriate for Laurel, who, despite some of the emotions she represses at first, wants very deeply to make connections.

I grew up loving many of the people to whom Laurel writes, and others I discovered in the course of researching and writing the book. But each of the celebrities was carefully chosen for the way in which Laurel’s character connects to their particular struggles and triumphs.

To to what extent do your characters resemble you, and which one are you most like?
I feel (unsurprisingly!) most connected to Laurel. However, there are little pieces of me and of the people I love in all of the characters. The book is fiction, but I drew upon some of my own memories of growing up while writing the story, and many of the characters were originally inspired by some of my own friends and family. But, as the story evolved, the characters grew into their own people.

It's your first book, it has been translated in different languages and is really liked. Did you expect this kind of success?
Hardly! When I was first writing the book, I didn’t know if anyone else would ever read it. Every time I get a message from a reader who says they responded to the story, I feel profoundly grateful. It’s really amazing—more so than I even have words for--to know that people in different parts of the world are connecting with it.

How does writing the screenplay based on your own book take place, and were you asked to write it?
Yes, I was asked to write the screenplay and thus far it’s been a wonderful experience. I feel incredibly lucky to have the opportunity to revisit the characters, and to tell the story in a different medium. While of course there are necessary changes in the translation from book to film, the heart of the story stays.

What are your writing projects for the future?

Looking forward to staring on my second book!

jeudi 26 juin 2014

Love Letters to the Dead - Ava Dellaira


Éditions Michel Lafon
316 pages
Paru en mai 2014

Tout a commencé par une lettre. Une simple rédaction demandée par un prof : écrire à un disparu. Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grande soeur May l’adorait. Et qu’il est mort jeune, comme May. Si elle ne rend jamais son devoir, très vite, le carnet de Laurel se remplit de lettres à Amy Winehouse, Heath Ledger… À ces confidents inattendus, elle raconte sa première année de lycée, sa famille décomposée, ses nouveaux amis, son premier amour. Mais avant d’écrire à la seule disparue qui lui tient vraiment à coeur, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s’est vraiment passé la nuit où May est décédée.

Si j'avais une chose à dire sur Love Letters to the Dead, c'est que ces lettres sont magnifiques. Alors effectivement c'est un roman, mais il est si réaliste et si poignant que je vois d'abord les lettres, puis le livre en lui-même. Je dis qu'elles sont magnifiques et c'est dû à la plume d'Ava Dellaira. Son écriture est sublime et je m'y suis énormément reconnue. Jamais je n'ai noté un aussi grand nombre de passages. Toujours la bonne phrase ou le bon paragraphe plein d'émotion et qui m'a fait craquer. Non, je n'ai pas pleuré mais il s'agit bien d'une lecture éprouvante. Une lecture qui fait ressentir une myriade de sentiments différents et dont on ne peut que ressortir changé. C'est un appel à aimer la vie et à profiter de ces moments de bonheur dont on ne se rend compte qu'une fois terminés à quels point ils étaient bons. C'est aussi une incitation à rester soi-même, quoi qu'il arrive.

« Tu sais sans doute ce que ça fait de décevoir quelqu'un. De décevoir tout le monde. River, tu étais un astre qui brillait de mille feux. De ceux qu'on se choisit comme bonne étoile. Jusqu'à ce qu'à force de te droguer tu y laisses ta vie. Tu crois que tout le monde a la chance de devenir une star comme toi ? Que tout le monde a la chance d'être admiré ? D'être aimé ? De briller ? Non. Tout le monde n'a pas la chance que tu as eue. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir eu ta beauté. Et toi, tu ne pensais qu'à te brûler les ailes. »

Je viens de tourner la dernière page et je n'arrive pas à me dire que c'est réellement terminé, que ces personnages que j'ai appris à connaître et apprécier ne sont que de papier et qu'ils n'existent pas ailleurs. C'est difficile, vraiment. À travers ses lettres, j'ai rencontré Laurel, puis elle m'est devenue proche. Elle est extrêmement complexe et la douleur qu'elle éprouve à cause de la perte de sa soeur est loin d'être clichée. J'ai découvert une jeune fille pleine de secrets et de tourments, qui doit se reconstruire dans une famille déchirée tout en tentant difficilement de se découvrir elle-même. Et cette recherche d'elle-même passe aussi par les relations avec les autres, amitiés ou amours.

« Ses yeux étaient comme ta voix : les clés d'un lieu niché au fond de moi et dont le verrou peut sauter à tout instant. »

Je dois avouer que les premières pages m'ont beaucoup faites penser à Le Ciel est Partout de Jandy Nelson. Pour la perte de sa grande soeur et pour l'ambiance familiale. J'ai eu peur de relire la même chose mais cette peur s'est très vite dissipée car les premières lettres ont fait place à d'autres où l'on en apprend plus sur May, mais aussi sur les personnes à qui Laurel s'adresse. Parfois avec gentillesse, parfois plus durement.

« J'avais peut-être simplement envie de t'écrire pour te dire bonjour. Ou joyeux Noël. Ou pour voir si tu étais là-haut, dans le ciel avec les étoiles, et pour savoir si, de là où tu es, elles brillent plus fort qu'une flamme, qu'un feu de joie, que l'aurore. »

J'ai trouvé l'univers du roman très proche de celui de Le Monde de Charlie, de Stephen Chbosky. C'est sûrement dû aux lettres, à la découverte du monde du lycée, à la forte présence de la musique dans les pages et aux choses dont l'auteur des lettres n'arrive pas à parler dès le début... J'avais adoré le livre de Stephen Chbosky et j'ai adoré celui-ci. Mais ne vous méprenez pas, ils restent tout de même très différents en beaucoup de points.

« Tu as dit un jour qu'à ton avis les gens ont trop peur d'affronter leur propre Atlantique, et je crois que tu as raison de dire que nos vies sont pleines d'océans. »

Au fil des pages, Laurel nous dévoile des informations sur sa vie avant, sur May et sur ce qui est arrivé le jour où elle a disparu. Mais c'est difficile. Et le lecteur n'en sait pas plus que ce qu'on veut bien nous dire ou nous faire comprendre... Ava Dellaira est très douée, c'est certain.

« Il a pris mon visage entre ses paumes, et ce baiser n'a rien eu de commun avec les précédents. Je n'étais plus une lumière vers laquelle il accourait, un réverbère ni même une lune. J'avais l'impression qu'on avait tous les deux le soleil en nous. C'était notre façon à nous de nous réchauffer. »

Je crois que je pourrais continuer longtemps comme ça, à vous répéter que j'ai adoré ces moments passés à lire l'histoire de Laurel et à intercaler des citations entre chaque paragraphe (j'en ai noté quinze, ce ne serait pas un problème !). Mais je suis persuadée qu'il existe une manière plus simple, procurez-vous ce livre et lisez-le. En plus, la couverture est magnifique vous n'avez pas à hésiter une seconde.

« Il arrive de parler et de ne rencontrer que le silence. Ou de vagues échos. Comme un hurlement venu de l'intérieur. Alors on se sent seul, vraiment. Mais c'est faute d'écouter attentivement. Ou plutôt, faute d'être prêt à écouter. Car chaque fois qu'on parle, une voix retentit. Celle du monde entier qui nous répond. »


Des personnages réellement vivants pour un roman plein d'émotion que j'ai adoré. Je ne lui ai trouvé aucun défaut et la plume d'Ava Dellaira est parfaite, je ne peux que vous le conseiller.