Paru en mai 2014
178 pages
Roman
d’éducation, saga au succès mondial, le récit potterien a pris deux formes,
égales en dignité : les romans et les films. Les films, plus concis, facilitent
l’analyse et permettent de tirer les leçons d’une œuvre qui parle à la fois de
politique et de morale. L’accent sera mis sur eux. Voldemort illustre ce qui
arrive quand un mage se laisse fasciner par ses propres pouvoirs. Confrontés au
Maître des Ténèbres, les sorciers doivent s’interroger sur ce qui l’a rendu
possible et sur les moyens d’empêcher le retour d’une telle épreuve. La réponse
politique commence par l’état de droit, tel que la philosophie classique l’a
conçu. La réponse morale s’inspire des Anciens : celui qui agit injustement se
fait d’abord du mal à lui-même. Son âme se brise ; son corps devient bestial.
Le monde de la magie permet de comprendre la société capitaliste actuelle. Les
références anciennes sont revivifiées par une interrogation moderne ; les
sorciers ont des pouvoirs fondés sur un savoir des enchantements : quelle
relation doit s’établir aujourd’hui entre savoirs et pouvoirs ? Quelle que soit
la réponse, elle devra reposer sur un idéal incontournable : la tolérance.
En tant que grande fan de la saga, j'étais très curieuse de
découvrir cet essai. Ce n'est pas du tout mon genre de lecture habituel, mais
c'est très bien passé dans un train pour aller à Paris… Je lirais tout ce qui parle de Harry Potter si c'était possible !
Le ton est lancé dès l'introduction, l'auteur ne s'intéresse qu'au
récit potterien dans les films et affirme : « Tenant que les films se suffisent
à eux-mêmes, je m'interdirai de les compléter par les romans. » L'oeuvre écrite
est évidemment bien plus complète et complexe selon moi et je trouve dommage
d'avoir fait ce choix. Jean-Claude Milner s'arrête notamment sur Dumbledore et
Rogue, mais ces personnages sont beaucoup plus profonds dans les livres. Et la
base, le Harry Potter que l'on pourrait qualifier d'officiel est bien celui de J.K. Rowling et pas celui interprété par
Daniel Radcliffe, non ? Je dois avouer avoir du mal à comprendre pourquoi
analyser uniquement les films, ils complètent les livres mais ne pourront
jamais les remplacer.
Malgré tout, ses analyses sont pertinentes. Je n'aurais pas pensé à
la moitié d'entre elles, même en ayant vu et revu les films des dizaines de
fois (de même pour les livres, mais comme il ne s'y intéresse pas...). Des
analyses qui mettent en relation le monde des sorciers et le nôtre, qui
remettent en question les points positifs de cette magie et nous interrogent
sur la psychologie des personnages et leurs "équivalents" dans notre
monde.
Si c'est très intéressant de découvrir le point de vue de l'auteur,
il est très positionné sur certaines idées et il m'est arrivé de ne
pas être tout à fait d'accord avec lui. Parfois, il part un peu loin dans ses
explications (et même loin de l'univers de Harry Potter) et je suis persuadée
que J.K. Rowling ou les réalisateurs n'y avaient pas pensé. Il existe après
tout autant d'interprétations que de lecteurs.
Un livre pas forcément simple que je conseille aux fans car il fait
réfléchir sur une saga que nous pensons connaître jusqu'au bout des doigts !
Dommage qu'il n'ait pas étudier les livres c'est vrai !
RépondreSupprimerJe suis curieuse de voir ses interprétations
J'espère que tu pourras les découvrir ! :)
SupprimerJ'étais curieuse de le découvrir mais étant donné qu'il ne s'arrête qu'aux films, je ne pense pas le lire. Derrière les images il y a déjà une interprétation : celle des réalisateurs, scénaristes et acteurs. Pour moi, si l'on veut analyser ce monde, il faut aller à sa souche : le livre ! Dommage ^^
RépondreSupprimerSi je l'avais su dès le début, je ne sais pas si je l'aurais lu..
SupprimerJe ne le connaissais pas celui là ^^ Peut être qu'un jour je le lirai ;)
RépondreSupprimerJ'ai offert à mon père Harry Potter à l'école de la Philosophie, je ne sais pas si tu connais :)
Non, je ne connais pas du tout !
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