Tom a gagné ex-æquo le
premier prix du concours
d'écriture organisé pour les deux ans du blog. Émouvant, son
texte est à la hauteur du fabuleux roman de John Green, Nos Étoiles
Contraires.
(Attention : Si vous comptez lire le livre un jour et que ce n'est toujours pas fait, ne lisez surtout pas ce texte, sauf si vous tenez à gâcher votre lecture ou si vous vous êtes déjà fait spoiler la fin du roman ! Si vous l'avez déjà lu, allez-y...)
(Attention : Si vous comptez lire le livre un jour et que ce n'est toujours pas fait, ne lisez surtout pas ce texte, sauf si vous tenez à gâcher votre lecture ou si vous vous êtes déjà fait spoiler la fin du roman ! Si vous l'avez déjà lu, allez-y...)
Cher Isaac, mon pote,
Ca me fait étrange d’écrire des
mots qu’une autre personne te lira sûrement.
Tu sais, j’ai peur, Isaac, j’ai
peur de ce qui va arriver. Et surtout, j’ai peur de l’oubli. Tomber dans
le néant, n’être qu’une poussière dans cette putain d’histoire de l’humanité.
J’ai peur qu’on oublie ce que j’ai fait, même si ce n’est rien, même si c’est
superficiel. J’aimerais rester dans les mémoires et être celui sur qui on
dit « quel gâchis, un si beau mec »… En fait, j’ai peur que le
monde oublie que j’ai existé dans cette masse insoupçonnée de moutons qui
évoluent sans cesse vers un seul et même but de vivre heureux en sachant qu’au
bout il ne trouveront que le vide.
Bon je sais pas si c’est la bonne
manière de t’écrire aujourd’hui la seule chose que je vais réussir à faire
c’est bousiller tes yeux de robot qui vont griller sous le coup des larmes et
tu seras bien embêté… je te suivrais jusqu’au bout tu vois ! Si tu
crois que mes asticots viendront pas te bouffer toi aussi…
En vrai, le simple fait de
t’écrire me console d’une chose : tu auras encore un bout de moi après ma
mort. Il y aura encore ma voix, même de papier, qui te murmura quelques mots
alors que je ne serai plus là, que je commencerai tout doucement à tomber dans
l’oubli. Juste un plissement de papier, ou même une déchirure si tu décides de
ne pas la lire. Je finirai dans un pli, un avion en papier, une déchirure ou
dans le feu. Mais j’aurai une seconde fin.
Alors je t’ai fait une liste de
choses à faire sans moi avant de mourir… c’est important attention. Bon ok
tu as le droit de pas la faire c’est juste vivement conseillé.
1. Joue et gagne des milliers de
parties de jeux-vidéos. Joue comme tu n’as jamais joué avec cette voix débile
et nasillarde qui ne te dira jamais ce qu’il faut faire comme tu le fais si
bien. Perds-en aussi, perds en des millions parce que quand même j’ai toujours
été meilleur que toi.
2. Va à Amsterdam, pour découvrir
un monde à part, une silhouette de l’infini, juste un aperçu d’un monde
différent.
3. Achète-toi des yeux de robots.
Tu sais, quand tu m’as fait ton discours je te l’aurais jamais avoué de vive
voix mais ça m’a brisé le cœur et en même temps je me suis dit que j’avais une putain
de chance de t’avoir, mon pote. (Il y a des mots dans la vie qu’on ne peut
oublier. Je ne sais pas s’il y en a aussi après, mais je sais que les tiens
méritent d’être immortels.). Tu vis de quoi quand t’es seul,
sérieusement ? Tu vis de quoi ? Une vie seul ça rime à rien. Bref je
divague disons qu’on peut en faire deux en une alors, de choses à faire mais
achète toi des yeux de robots, juste pour continuer à voir le monde, les
couleurs, les jeux vidéos, les filles et ce qu’on peut voir qu’avec les yeux
de robots.
4. Avec ou sans yeux de robots (sans,
tu auras à jamais toute ma reconnaissance de mort bouffé par les asticots),
lance toute une boîte d’œuf sur la voiture d’une pauvre fille qui t’aura
quitté, toute, sans en manquer un seul (si tu trouves l’amour de ta vie tout de
suite sans ruptures recommence avec Monica).
5. Va au groupe de soutien même si
c’est difficile, pour rire encore de Patrick et de son cancer des testicules.
Même si c’est con et méchant, ris pour moi. Laisse échapper ton rire, même
devant lui ça serait encore plus drôle. Ouais, ris. Tu le laisses monter. Tu
souris, jusqu’aux oreilles, ce grand sourire que tu sais si bien faire… Puis au
moment où tu essayes en vain de te retenir, tu éclates. Ton rire explose comme
un grand gong dans l’église à mon enterrement. Comme ces cloches tragiques. Et
là tout l’air autour de ton corps se retrouve saturé de particules de toi. Tu
es l’air, l’air est toi. Tout est toi. C’est juste… magique. Et les autres, ils
peuvent plus que te regarder, obliger de fixer tes yeux, obliger de te regarder
alors que t’as cette nouvelle différence qui change tout. Pendant quelques
secondes, le monde t’appartient.
6. Puis il se perdra dans le vide
mais de toute façon nous savons tous que nous sommes voués à l’oubli. Alors
promets-moi de ne pas y penser et juste de le vivre, cet instant. Et puis tous
les suivants. Vivre, juste de profiter à fond de la vie et de te dire chaque
jour en te levant je pourrais mourir ce soir alors pourquoi pas tout faire
aujourd’hui ? Puis tu te coucheras en te disant que tu as survécu à une
journée de plus et que c’est le dernier soir de ta vie passée…
7. Promets-moi de veiller sur
Hazel, je t’en prie. Elle le mérite. Et dis lui que je veux être avec elle
que je veux qu’elle soit vivante à jamais et heureuse qu’elle est la meilleure
qu’elle est juste merveilleuse que je l’aime.
8. Et promets-moi d’être heureux.
Juste parce que c’est ce qui compte, d’être heureux. Même si on est des moutons
qui allons tous vers ce but, y a peut-être quelque chose de bien plus grand que
ce que je m’imagine, avant ce vide ? On évolue tous vers ce but. On a beau
se heurter à tous les obstacles possibles et imaginables, à passer par
Disneyland parce que c’est notre vœu de gosse et pourtant on se trompe… Même si
le monde n’est pas cette merveilleuse fabrique de rêves, de vie, de souhaits,
et bien on cherche à ce qu’il le devienne, à ce qu’il vous émerveille chaque
jour un peu plus, à ce qu’il vous fasse vivre comme vous n’avez jamais vécu. En
fait, peut-être que tout doit vraiment commencer par Disney… peut-être que
c’est pour ça que je suis mort ? (Je rajoute une 9ème chose à
faire : va à Disney). Alors sois heureux, fais que la pluie ne se lève
jamais ou qu’elle s’éteigne toujours.
Je t’aime, mon pote.
Augustus
Super ! On reconnait bien Augustus et l'émotion est là... Première place méritée !
RépondreSupprimerMerci, merci, merci.
SupprimerPremière place méritée !
RépondreSupprimerCe texte est sublime ... emouvant ! ça ne m'étonne pas de Tom
C'est vraiment un magnifique texte, j'en ai les larmes aux yeux...
RépondreSupprimerBravo Tom, tu mérites ta première place !
Whaou, il est très beau ! Il y a quelques passages qui m'ont moins plu, mais l'ensemble est très beau, et sa me rappelle cette fin horrible où j'ai chialé comme une madeleine !!
RépondreSupprimerJ'ai du mal à lire à cause de la police du texte o.o surtout quand c'est des écritures barrées :/
RépondreSupprimerJ'ai agrandi la police d'écriture, j'espère que c'est mieux !
SupprimerAu pire change l'écriture ;) Et Une mordue de lecture tu as aimé malgré cela ?
SupprimerMerci à tous ça m'émeut beaucoup vous êtes adorables, alors mille MERCIS !
RépondreSupprimerAu risque de me répéter, ce texte est vraiment génial, beau, et qui plus est vient compléter de façon... Évidente l'histoire d'Hazel et Augustus !
RépondreSupprimerMagnifique !
RépondreSupprimer(Parce que pour que je garde le compte de mes commentaires, il faudrait que je réponde à chaque mais je ne vais pas le faire ici, puisque ces commentaires ne sont pas pour moi…)
RépondreSupprimer(C'est parti pour une conversation avec moi-même !)
Supprimer(Et vraiment bravo Tom, tu mérites tout ça !)
Supprimer(Bonjour Clèm, ça va ?)
Supprimer(Très bien Clèm, et toi ?)
Supprimer(Très bien aussi.)
Supprimer(Encore un commentaire…)
Supprimer(Et encore un !)
Supprimer(Voilà !)
Supprimer(Encore voilà)
SupprimerBravo Tom, je viens de lire ton texte et à un moment j'avais presque oublié que c'était toi qui écrivait, pas Augustus ! Ca m'a complétement remise dans l'univers du livre, j'ai envie de le relire maintenant ^^
RépondreSupprimerEncore Bravo *.*