Dans la vie de Vania Strudel, 15 ans, rien ne semble aller
correctement. Elle a une paupière à moitié fermée à cause d'un ptosis, un père
taxidermiste, une meilleure amie qui a une maladie qui la fait sentir
mauvais... Entre autres. Cette année, elle rentre en seconde. Et chaque chose
qui lui arrive semble pire que la précédente.
Je ne savais pas tellement à quoi m'attendre avant d'ouvrir ce roman.
Je dois dire que j'ai été très agréablement surprise ! Dès les premières pages,
nous découvrons la vie de Vania Strudel, telle qu'elle veut nous la décrire. Ou
plutôt, de la manière dont elle pense que sa vie est. C'est un personnage qui
se sent mal aimé par la chance, avec un caractère de cochon et qui se qualifie
elle-même de minable.
Vous vous dites donc, si cette Vania est aussi désagréable, pourquoi
est-ce que son histoire vaudrait la peine d'être lue ? C'est très simple :
parce que. Non, ce n'est pas une vraie réponse, c'est vrai. Je vais donc tenter
de vous l'expliquer autrement...
Comme le dit un de ses professeurs : « T'es une sorte de paratonnerre humain. T'attires les emmerdes comme
personne d'autre. » Et c'est vrai. Mais dans sa maladresse et dans ses
faiblesses, Vania est en réalité pleine d'humour et très attachante. Elle nous
réserve aussi beaucoup de surprises ! Tout au long de la lecture, certains
points sont abordés comme si le lecteur le savait. On ne peut que remarquer
qu'il semble y avoir un problème à tel endroit, que des explications doivent
manquer... Avant de les avoir quelques pages plus loin. Et "quelques
pages", c'est parfois une bonne partie du livre. J'ai adoré cette manière
de dévoiler les informations, apportant parfois de jolies surprises. On se pose
des questions, on essaie de deviner, on cherche. Des indices se rajoutent au
fur et à mesure, on croit avoir compris quelque chose... Puis l'explication
vient tout bousculer. En tout cas, c'est le cas lorsque Vania nous cache des
informations. Parce qu'il m'est arrivé plusieurs fois de deviner des choses
qu'elle ne veut pas voir, bien avant elle ! Ce n'est absolument pas gênant, au
contraire.
J'ai adoré rencontrer les personnes qui font partie de l'univers de
Vania. Son meilleur ami Pierre-Rachid, dit Pierach, sa meilleure amie Victoire,
son père taxidermiste, Rachel la voisine du dessus et son père qu'elle garde en
papy-sitting... Même Charlotte Kramer, la pétasse insupportable ! Tous ont une
vraie part d'originalité et ont sû me toucher, à leur manière.
Malgré le regard de Vania plein de cynisme sur son monde, l'histoire
est extrêmement légère. Tout du moins, en surface. Les sujets profonds ne sont
jamais bien loin, rappelant souvent que rien n'est tout blanc ou tout noir.
Comme dirait notre cher Sirius Black : «
Le monde ne se divise pas entre braves gens et Mangemorts. » Même s'il n'y
a pas de Mangemorts dans ce livre. Mais bref.
Si vous cherchez une lecture agréable pour la fin de l'été, pour
vous détendre ou pour tout autre chose, ce roman est pour vous. En plus d'être
facile à lire, il est aussi extrêmement addictif. En l'ayant commencé dans
l'après-midi, si je n'avais pas dû m'arrêter de lire à 18h30 hier, je l'aurais
terminé dans la journée.
Je ne peux donc que vous
conseiller La Fourmi Rouge, qui saura
vous toucher à coup sûr. Une très chouette histoire, légère, qui aborde tout de
même les sujets profonds du changement et de l'acceptation ; que cette
acceptation soit de soi-même, des autres ou bien du passé.