Les Mondes de Clèm: juillet 2015

jeudi 23 juillet 2015

The Secret Fire - Carina Rozenfeld & C.J. Daugherty


Se plonger dans une histoire et ne plus vouloir en sortir, avoir envie de rester avec ses personnages, mais pourtant souhaiter tourner les pages le plus vite possible pour en savoir plus. The Secret Fire, c'est ces trois choses à la fois, et même plus.

Nous commençons notre lecture aux côtés de Sacha qui habite à Paris. Il pourrait être comme tous les jeunes de dix-sept ans, mais a la particularité de ne pas pouvoir mourir avant ses dix-huit ans. Tout en se sachant condamné dès son prochain anniversaire.

Puis nous rencontrons Taylor, jeune fille d'Angleterre, qui ne se dit douée que pour étudier. Rêvant d'aller étudier à Oxford, elle accepte d'aider un jeune français à améliorer son anglais, à la demande d'un de ses professeurs.

Ce n'est déjà sûrement pas simple d'écrire un roman à quatre mains quand les deux auteurs parlent la même langue maternelle. Imaginez lorsque ce n'est pas le cas... Pour faire naître le premier tome de cette duologie, Carina Rozenfeld (auteur de La Quête des Livres-Monde, Phænix et La Symphonie des Abysses...) a écrit en anglais pour la première fois. Et avec CJ Daugherty (Night School), elles nous offrent un roman addictif qui nous embarque dans un univers à la fois si proche du notre mais si différent. C'est cette différence que nous découvrons, en même temps que nos personnages...

Sacha plutôt solitaire, n'allant au lycée qu'en cas de situation exceptionnelle, et Taylor bonne élève, se dévouant parfois à rédiger les devoirs de son amie Georgie. Ces deux personnages que tout semblent opposer nous laissent entrer dans leurs vies, et nous deviennent familiers dès les premières pages. C'est avec une facilité déconcertante qu'ils se font une place dans notre cœur et s'y nichent pour ne plus vouloir en sortir. Nous partageons aussi bien leurs détresses que leur joie ou leurs doutes. Pleins d'énergies et d'émotions, ce sont deux personnages qui se complètent grâce au mélange parfait des écritures de Carina Rozenfeld et de CJ Daugherty.

Si Sacha et Taylor sont bien au centre de cette histoire, c'est parce qu'ils sont tous deux liés par quelque chose d'ancien. Ils nous entraînent alors dans leur quête d'informations, afin de découvrir la nature exacte de ce lien. Tout au long du roman, nous avançons doucement en suivant parallèlement Taylor en Angleterre et Sacha en France. Nous somme saisis par une soif de révélations et celles-ci arrivent au compte goute, laissant peser une ambiance d'incertitude sur les personnages et le lecteur. Le climat de relative normalité des premiers chapitres laisse par la suite place aux surprises, aux doutes et à la peur. Les pages défilent donc de plus en plus vite, et l'épilogue arrive beaucoup trop tôt. Certains mystères restent à éclaircir, des secrets sont encore bien gardés et le second tome n'arrivera que dans trop longtemps. 

Il y a des livres qui nous emportent et nous donnent plus qu'envie de les terminer, à cause d'un besoin d'informations et de savoir ce qu'il va advenir de l'histoire. Dans ce cas, le problème est qu'une fois la dernière page tournée on se retrouve à regretter de ne pas avoir passé plus de temps en compagnie de ces personnages...


The Secret Fire est à ne manquer sous aucun prétexte, addictif et original, ses personnages sauront à coup sûr vous toucher.

jeudi 16 juillet 2015

Tant que nous sommes vivants – Anne-Laure Bondoux


Tant que nous sommes vivants, écrit par Anne-Laure Bondoux

Bo et Hama travaillent dans la même usine. Elle est ouvrière de jour, lui, forgeron la nuit. Dès le premier regard, ils tombent follement amoureux. Un matin, une catastrophe survient et ils doivent fuir la ville dévastée. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers les territoires inconnus... Mais quand l'ombre a pris la place de la lumière, l'amour suffit-il à nous garder vivants ?

Il nous arrive parfois de plonger dans un univers si particulier, qu'il en est impossible à décrire. Il nous arrive parfois de plonger et de nous faire transporter au fil du courant et des vagues. C'est alors que les mots nous emportent, formant des phrases qui tourbillonnent, nous emmenant à travers une tempête de vie.

Il nous arrive parfois de rencontrer des personnages des plus touchants. Bo, Hama. Leur rencontre, leur travail, leur vie. Deux personnes à la fois extraordinaires et ordinaires. Anne-Laure Bondoux réussit à nous faire vivre avec eux, à nous faire ressentir chaque instant de peur, d'émerveillement, de tristesse et de colère.

Car Tant que nous sommes vivants est un voyage à travers la vie. Il est parfois difficile de trouver les mots justes, ceux qui sauront décrire ces deux cent quatre-vingt-dix-huit pages hors du temps. Alors on essaie, on relit quelques pages, pour finir par se dire que rien ne sera jamais assez bien. Car Anne-Laure Bondoux joue avec les mots. Elle les manie avec brio, nous emportant où bon lui semble. Chaque phrase semble précieuse et magique, elles sont les clés d'un univers surprenant où tout peut arriver. Un univers où rien n'est laissé au hasard, où chaque évènement est important et trouve sa place dans l'histoire.


« Tu crois qu'il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ? »



De mots en mots, de pages en pages, de chapitres en chapitres, nous avançons. Le changement est perpétuel, le passé ne revient pas et l'avenir doit se faire une place. Notre voyage en compagnie de Bo et Hama est une quête d'endroit où vivre, mais aussi et surtout une quête d'identité. Après la catastrophe survenue dans la ville où ils se sont  connus, ils doivent tous deux se reconstruire et cela doit nécessairement passer par une acceptation de qui ils sont.

Alors nous voyageons avec eux.

Nous découvrons avec eux.

Nous aimons avec eux.

Nous pleurons avec eux.

Et tant que nous sommes vivants, nous faisons avec eux tout ce qui est en notre possible pour tenter d'être heureux.

Tant que nous sommes vivants est donc une histoire envoûtante qui nous offre un immense dépaysement, au fil des saisons. 
Après quelques heures en compagnie de personnages sublimes et extraordinairement mis en mots par Anne-Laure Bondoux, on ne peut que ressortir changé de ces pages...

dimanche 12 juillet 2015

Invisibilité - Andrea Cremer & David Levithan


Invisibilité, écrit par Andrea Cremer & David Levithan

Éditions Michel Lafon
430 pages
Paru en juin 2015

Stephen est invisible depuis toujours
Une malédiction impossible
Jusqu'au jour où Elizabeth le voit
Elle seule peut briser le sort
Au risque de les séparer à jamais

De par son sujet et son résumé, Invisibilité était un roman qui me tentait et m'intriguait. D'autant plus qu'il est doté d'une très jolie couverture. Mais je dois avouer avoir été un peu déçue... Avec A comme Aujourd'hui, j'avais déjà découvert la plume de David Levithan et j'étais tombée complètement sous le charme (mon avis ici). Avec Will & Will, co-écrit avec John Green, j'ai eu plus de mal (livre que je n'ai d'ailleurs toujours pas terminé). Il s'agissait d'une découverte totale pour Andrea Cremer, aussi auteure de la série Nightshade.

Nous rencontrons deux personnages, tous deux narrateurs. Il s'agit de Stephen, invisible, et d'Elizabeth, qui peut le voir. Après une courte présentation de leurs univers, ils se rencontrent... Et on n'est pas loin du coup de foudre. Puisque deux ou trois chapitres plus tard, alors qu'ils ne se sont pas vus plus de deux heures, ils sont déjà complètement in love. Tout cela semble un peu facile...

Par la suite, ils vont chercher à défaire la malédiction d'invisibilité que subit Stephen. Ce qui est une intention tout à fait louable. Et dans leur quête, ils semblent trouver les bonnes solutions, les bons alliés et les bons méchants du premier coup. Encore un peu trop facile à mon goût. On dit que le hasard fait bien les choses, mais j'ai quand même un peu de mal à croire qu'un personnage, ayant entendu qu'un lieu renfermait une personne qui semblait vaguement sorcière, réussit du premier coup à mener la petite équipe à cette soit-disant-sorcière, s'avérant être au courant de tout. Et ce n'est pas la seule fois où ce genre de choses est arrivé. Tant mieux pour eux ! *Insérer un petit smiley*

L'arrivée du fantastique m'a aussi un peu perturbée. Dans cet univers, des individus "normaux" découvrent l'existence d'une personne invisible, de lanceurs de malédiction, de sorts de toutes sortes... Et une fois l'étonnement (légèrement cliché) de la révélation passé, ils ont l'air de très bien s'habituer à leur rôle de héros, prêts à sauver le monde.

Pendant une bonne partie de ma lecture, je suis donc restée en dehors, ne parvenant pas à m'attacher vraiment aux personnages et ne réussissant pas à voir où les auteurs voulaient m'emmener. Mais dans les derniers chapitres, je suis mieux entrée dans l'hisoire, par habitude des personnages. Dommage que ça n'ait eu lieu qu'à la fin...

Côté émotions, certains passages auraient pu être beaucoup plus forts, mais je n'ai pas réussi à m'impliquer assez dans l'histoire pour être émue. Je pense entre autres aux scènes concernant la famille de Stephen. Elizabeth insiste aussi énormément sur les causes qui l'ont poussée à quitter le Minnesota pour arriver à New York, sans que cet évènement ait une importance majeure dans l'histoire. C'est dommage, j'aurais aimé que cet épisode qui semble l'avoir beaucoup marquée ait plus de poids. J'aurais aussi aimé en savoir plus sur la mère d'Elizabeth, et sur Sean, personnage qui semble n'être là qu'en tant que figurant, utile à un instant mais inutile par la suite.

Le thème était donc prometteur mais Invisibilité est malheureusement une déception. Si vous l'avez lu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, je suis curieuse de le savoir !

jeudi 2 juillet 2015

Vice-Versa, nouveau film d'animation Disney-Pixar à découvrir

© The Walt Disney Company

Je sors du cinéma encore un peu ailleurs, encore un peu avec Riley et ses cinq adorables émotions : Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère.

J'attendais beaucoup de ce nouveau film d'animation Disney-Pixar, et malgré le fait qu'il n'ait pas été un coup-de-cœur, c'est un film plein de justesse et de sensibilité que je ne peux que conseiller à tous, grands et petits.


Si vous ne l'avez pas encore vu, je vous laisse regarder la bande-annonce pour vous faire une idée de ce qui s'y passe...


C'est donc avec une idée plutôt originale que reviennent en force les studios Disney-Pixar : entrer dans la tête d'une petite fille de onze ans, en personnifiant cinq émotions.  Celles-ci vivent au Quartier Général, centre du système cérébral de Riley, depuis sa naissance. Tout se déroule à merveille jusqu'à ce que les parents de Riley décident de déménager à San Fransisco, et que Joie et Tristesse se retrouvent hors du Quartier Général à cause de la maladresse de Tristesse... Nous suivons donc deux univers tout au long du film : celui de Riley dans sa nouvelle ville, et celui de ses émotions à l'intérieur de son cerveau. Joie et Tristesse ayant disparu, le Quartier Général n'est plus dirigé que par Peur, Dégoût et Colère. Riley passe donc par des moments difficiles alors que Joie et Tristesse font tout leur possible pour revenir et doivent faire face à un grand nombre d'imprévus.

Afin de faire revenir la joie chez Riley, Joie et Tristesse se traversent différentes parties du cerveau pour rentrer au Quartier Général. La mémoire à long terme, le pays de l'imaginaire, la pensée abstraite, les studios de production des rêves... Tout autant de scènes qui nous amènent à réfléchir sur notre propre cerveau et son fonctionnement. Mention spéciale à la scène des idées abstraites, qui se distingue par l'utilisation avec brio de différentes techniques d'animation.

Colère, Dégoût, Joie, Peur et Tristesse au Quartier Général
© The Walt Disney Company

Vice-Versa est un film qui nous parle de nos émotions, et réussit à nous en faire ressentir. Tristesse est un personnage qui fait rire par sa maladresse et son pessimisme qui contraste énormément avec Joie. Et ce n'est pas la seule à nous faire rire, contre son gré. Mais les larmes ne sont tout de même pas loin, car certains moments sont forts en émotions. On se retrouve surpris à avoir les larmes aux yeux...

Et cela ne pourrait se faire sans des personnages extrêmement bien ficelés, avec leur caractère propre que l'on ne peut pas oublier. Les caractères des cinq émotions passent aussi en grande partie par les doubleurs voix. Il est vrai que le casting est déjà reconnu et que la promotion joue notamment sur cela, mais c'est réussi à cent pour cent. Charlotte Le Bon interprète Joie, Gilles Lellouche est Colère, Mélanie Laurent est Dégoût, Pierre Niney est Peur, et Marilou Berry est Tristesse. Chacun nous offre un personnage haut en couleurs, que nous ne pouvons qu'apprécier.

Même si les deux univers sont présents (celui de Riley et celui dans sa tête), il manque peut-être un peu d'interraction entre Riley et les autres personnages. J'aurais aimé en savoir plus sur les émotions des autres, à l'intérieur de leur tête... Le film est principalement centré sur le voyage de Joie et Tristesse à l'intérieur du cerveau, et la vie de Riley ainsi que les conséquences de l'abscence des deux émotions, bien que montrées, restent secondaires.

© The Walt Disney Company

Un film plein de sensibilité qui pourrait se suffire à lui-même, mais on ne peut qu'en demander plus une fois le générique arrivé. Telle qu'elle nous est présentée, la fin ouvre d'ailleurs sur la possibilité d'une suite : l'adolescence de Riley. Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère auraient alors beaucoup de nouveaux problèmes... À suivre !


Vice-Versa est donc un film d'animation à ne pas manquer, avec des personnages attachants qui nous montrent que toutes nos émotions sont importantes pour nous créer de beaux souvenirs. La tristesse est parfois tout autant nécessaire que la joie !